Inconfort urinaire chez la femme, que faire ?
Inconfort urinaire ou cystite, explications :
La cystite aiguë est une infection bactérienne de la vessie due la plupart du temps à la présence d’une bactérie appelée « Escherichia coli ». Cette infection urinaire fréquente touche la femme ou la petite fille dès l’âge de 3 ans. La contamination se fait le plus souvent à partir de l’anus ou du vagin.
La cystite aiguë simple évolue vers la guérison même sans traitement spécifique alors que la cystite à risque de complication peut évoluer vers une infection des reins par exemple en cas de grossesse, de prise de médicaments immunosuppresseurs, de malformation des voies urinaires.
La cystite aiguë est dite récidivante ou à répétition lorsqu’il y a eu au moins 4 épisodes de cystite aiguë simple dans les 12 mois précédents.
Dans ces cas tout signe évocateur de cystite doit amener à consulter son médecin.
Bactéries Escherichia coli
Les compléments alimentaires, une aide supplémentaire !
La cranberry ou canneberge :
Sous forme de complément alimentaire la cranberry peut être proposée à un dosage de 36 mg/jour de procyanidines de type A. Il s’agit de la dose conseillé par la HAS dans sa fiche MEMO de 2016 « Cystite aiguë simple, à risque de complication ou récidivante, de la femme ».
Ces proantocyanes de type A contenues dans la cranberry empêchent les bactéries Escherichia coli (responsables des infections urinaires) d’adhérer à la muqueuse de la vessie ce qui va limiter leur prolifération.
Dans le cas d’une cystite récidivante, il est conseillé d’utiliser la cranberry sur une durée de 10 à 20 jours par mois en prévention.
Il existe des interactions notamment avec la prise d’anticoagulants (anti vitamines K). Il est prudent de demander conseils à son médecin dans ce cas.
La plus part du temps, la cranberry est associée à d’autres actifs pour une meilleure efficacité.
Baies de cranberry
Les plantes antiseptiques :
L’hibiscus :
L’hibiscus ou karkadé ou roselle est une boisson appréciée pour son goût acidulé. C’est aussi une plante utilisée en complément alimentaire dans le cas notamment de drainage des voies urinaires.
Son intérêt comme adjuvant de la prise en charge spécifique des cystites aigües bénignes tient à ses propriétés diurétiques, antibactériennes et anti-inflammatoires.
Elle aurait également un effet préventif sur ces mêmes infections.
Fleur d’hibiscus
La callune :
La callune vulgaire ou bruyère commune pousse sur les sols acides et peut former des tapis dans les landes. Elle est reconnaissable à ses petites fleurs en forme de grelot, de couleur rose pâle à rose violacé.
Ses sommités fleuries, riches en polyphénols et cueillies en fin de floraison sont traditionnellement utilisées pour favoriser l’élimination rénale d’eau et en traitement adjuvant des troubles urinaires bénins. Elle peut néanmoins irriter les estomacs sensibles.
La bruyère cendrée :
Elle appartient à la même famille que la callune et en partage les propriétés et emplois traditionnels. Mais ce sont uniquement les fleurs qui sont utilisées.
La propolis :
C’est une sorte d’enduit fabriqué par les abeilles à partir des substances gommeuses et résineuses qu’elles recueillent sur certains arbres (bourgeons de pin, sapin, aulnes, peupliers…). Ces substances sont rapportées à la ruche et modifiées par leurs sécrétions salivaires et de la cire y est ajoutée.
La propolis est utilisée par les abeilles pour défendre l’entrée de la ruche, assurer son étanchéité, recouvrir l’intérieur des cellules avant que la reine ne vienne pondre, enduire le corps des insectes tués qui ne peuvent être évacués hors de la ruche.
Elle est douée d’une bonne activité anti-infectieuse et utilisée à ce titre comme complément en cas d’infection urinaire bénigne.
Alvéoles d’abeilles
La busserole :
La busserole ou raisin d’ours est sans doute la plante médicinale la mieux documentée dans la prise en charge des infections urinaires bénignes.
Ses feuilles contiennent de l’arbutine, un composé phénolique dégradé par les enzymes des bactéries intestinales pour donner de l’hydroquinone.
Cette hydroquinone confère à la busserole des propriétés antibactériennes vis-à-vis d’Escherichia coli. La busserole exerce également une action anti-inflammatoire et diurétique.
L’emploi de cette plante est réservé à la femme adulte et son emploi est limité à une semaine en raison de la toxicité potentielle de l’hydroquinone. Elle est contre-indiquée en cas de troubles rénaux. Riche en tanins, elle peut provoquer des maux d’estomac et des nausées.
Les plantes diurétiques :
En complément, elles sont utilisées pour drainer les voies urinaires : l’augmentation du flux urinaire contribue en effet à éliminer les bactéries présentes dans la vessie et à limiter leur prolifération.
Sont particulièrement utilisés : prêle, ortie, queue de cerise, bouleau, feuille de cassis, pissenlit, reine des prés, vergerette du Canada.
Feuille de bouleau
Par Chantal Ollier, Docteur en pharmacie.
Références bibliographiques :
- Eureka santé.
- Le Moniteur des Pharmacies Nathalie Belin « Je voudrais quelque chose contre les infections urinaires », 2017, N° 3163, p 30-31.
- EMA, Community herbal monographs.
- Chou ST, Lo HY, Li CC, Cheng LC, Chou PC, Lee YC, Ho TY, Hsiang CY Exploring the effect and mechanism of Hibiscus sabdariffa on urinary tract infection and experimental renal inflammation J Ethnopharmacol 2016 Dec 24;194:617-625.
- Da-Costa-Rocha I, Bonnlaender B et al. Hibiscus sabdariffa L. A phytochemical and pharmacological review.Food chemistry 2014, 165, 424-43